La métropole de Lyon mise sur le covoiturage

Pour répondre aux exigences environnementales européennes et tenter de réduire au plus vite les émissions de gaz à effet de serre, la Métropole de Lyon mise aussi sur le covoiturage. Les infrastructures s'y développent et des projets sont en route pour augmenter le nombre de conducteurs accueillant des passagers.

Les Lyonnais, comme dans d'autres grandes villes en France, connaissent les voies de covoiturage depuis fin 2020. La voie de gauche est réservée aux véhicules transportant au moins deux personnes et permet ainsi limiter l'autosolisme. L'objectif est clairement annoncé par Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la métropole de Lyon en charge des mobilités : « Il y a un problème de saturation des voiries de la Métropole de Lyon. On a 1,05 passager par véhicule. Si on passe à 1,3 passager, on réduit d'un quart le nombre de véhicules qui circulent. »
Une donnée non-négligeable notamment au niveau du Tunnel sous Fourvière qui voit passer chaque jour 100 000 véhicules.

Les voies de covoiturage récemment mises en place sur l'A7 au sud de Lyon, comme dans la métropole, s'inscrivent donc dans une vaste opération de pédagogie avec les usagers : « En fait, le covoiturage est un système global. On a mis en place depuis bientôt un an une incitation financière au covoiturage. Et c'est vrai qu'on a eu une forte augmentation du covoiturage, avec plus de 170 % les six premiers mois. On sait que ça prend un petit peu de temps. Convaincre les gens de covoiturer, les stimuler, et puis mettre en place les infrastructures, les aires de stationnement, les voies réservées... »

Dans ce sens, notre invité explique que ces initiatives ne vont pas s'arrêter en si bon chemin : « On a un autre projet, une voie de covoiturage encore un peu plus dynamique et spécifique, qui a été sélectionnée dans le cadre de France 2030 [...] C'est l'idée d'organiser le covoiturage sur une voie réservée, avec des hubs de connexion et une application spécifique qui permet de mettre les gens en contact. L'idée, c'est qu'à partir du moment où on se déclare conducteur covoiturage, on a le droit, même si on est seul, d'emprunter la voie de covoiturage. En revanche, on est obligé, s'il y a quelqu'un qui est arrêté et qui demande d'être pris, de s'arrêter et de le prendre. »

Ce mode de fonctionnement pourrait ‘‘stimuler’’ le nombre de conducteurs et participer à une augmentation des véhicules acceptant des passagers. « On sait qu'en fait, le covoiturage fonctionne quand il y a suffisamment de conducteurs et que du coup, les passagers potentiels n'attendent pas » conclut Jean-Charles Kohlhaas.