Où en est-on de la remontée inter-files ?

Largement adoptée par les 2 roues motorisées depuis des décennies et officiellement expérimentée depuis plusieurs années, cette pratique est-elle inscrite aujourd'hui dans le code de la route ? Réponse de notre consultant juridique, Maître Éric de Caumont, avocat spécialisé dans le droit des automobilistes et des usagers de la route.

Ce sujet amuse particulièrement Maître de Caumont, qui agit comme des milliers d'autres usagers de deux-roues motorisées : « La circulation inter-files, c'est assez amusant parce que c'est contraire au code de la route. Et pour ma part, je la pratique depuis plus de 50 ans. »

Face à cette situation, une première expérimentation a été officiellement lancée il y a quelques années. Puis une autre, au périmètre élargi, a pris sa suite, raconte l'avocat : « Ça devait s'arrêter l'été dernier. Ça a été prolongé jusqu'à septembre et ça vient d'être reprolongé au 31 décembre. C'est-à-dire qu'à cette date, l'expérimentation est censée se terminer et on en tirera les conclusions pour savoir si on peut pérenniser la mesure et définir éventuellement quels sont les cadres dans lesquels la pratique sera désormais officiellement autorisée. »

Une loi devrait donc être préparée. Dans le cadre de l'expérimentation actuelle, la pratique de la remontée inter-files en 2 ou 3 roues motorisées est très encadrée. Elle ne peut par exemple se pratiquer que sur les routes avec séparateur central et dont la vitesse maximale autorisée est égale ou supérieure à 70km/h, ironise Me de Caumont : « Et donc à Paris, avec l'abaissement de la vitesse à 50 km/h sur le périph'[...] La circulation inter-files y est interdite. C'est-à-dire sur l'axe qui est probablement celui sur lequel on la pratique le plus en France ! »

Les contours de la future loi seront donc scrutés avec attention en 2025.