Mobilité urbaine : la gratuité ne réduit pas vraiment la pollution
Dans un rapport publié lundi, la Cour des comptes remet en question l’efficacité écologique de la gratuité des transports publics dans les grandes agglomérations. Si elle augmente la fréquentation, elle ne provoque qu’un faible report de l’usage de la voiture. Le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, défend pourtant cette mesure comme bénéfique pour le climat et le pouvoir d’achat.
Dernière modification : 17/09/2025 11:17

À Montpellier, les transports publics sont gratuits depuis fin 2023
© Adobe StockDans son rapport publié lundi, l’institution souligne que si la gratuité peut améliorer la fréquentation dans les petits réseaux peu utilisés, elle engendre des coûts élevés dans les réseaux étendus, sans réel changement de comportement chez les automobilistes. « Le report modal des automobilistes est très limité », notent les magistrats, qui observent une hausse des déplacements surtout pour de courtes distances, souvent au détriment de la marche ou du vélo.
Interrogé par l’AFP, le maire de Montpellier, Michaël Delafosse dénonce « un rapport à charge ». Il défend « une mesure de pouvoir d’achat » et « pour le climat », affirmant que « la qualité de l’air s’améliore » et que la fréquentation des transports a progressé « de 27 % ».
La Cour des comptes alerte également sur les tensions budgétaires induites par la gratuité, qui pourraient freiner les investissements nécessaires à la transition écologique, comme le verdissement des bus ou l’extension des réseaux. En conclusion, elle recommande de cibler les réductions tarifaires selon les ressources, de renforcer la lutte contre la fraude et d’exiger des évaluations rigoureuses lors de tout changement tarifaire.