Le Quatuor Modigliani célèbre Tchaïkovski

Le nouvel album du Quatuor Modigliani, paru chez Mirare, est consacré à Tchaïkovski. Les quatre garçons y interprètent le Quatuor à cordes n°3 en mi bémol mineur, op.30, écrit lors du sixième voyage du compositeur à Paris, et le Sextuor à cordes en ré mineur, op.70, né au retour d’un voyage du maestro en Italie, et intitulé « Souvenir de Florence ».

Loïc Rio, deuxième violon du Quatuor Modigliani, évoque tout d'abord le Quatuor n°3 : « C'est une œuvre fleuve. Quelque part, c'est comme un grand roman russe, il y a plein de caractères, plein de personnages. Et elle est surtout composée en hommage à un violoniste qui lui était très cher, qui venait de décéder et qui avait créé ses 2 premiers quatuors. » Pour le violoniste, ce troisième quatuor se démarque par son « magnifique mouvement lent, sorte d'hymne funèbre en hommage à son ami disparu. »

À propos du Sextuor, Loïc Rio insiste sur son contraste avec l'œuvre précédente : « C'est une œuvre qui est peut-être le symétrique opposé de ce qu'on entend dans le Quatuor, parce qu'elle est pleine de bonheur, de nostalgie heureuse. On ressent que ça a été certainement une bulle d'oxygène pour Tchaïkovski d'être à Florence. C'est une œuvre qui est jubilatoire à jouer. D'autant qu'il y a beaucoup de matière : il y a six voix qui s'entremêlent, qui dialoguent entre elles. »

L’équilibre de l’écriture fait de ce seul sextuor jamais écrit par Tchaïkovski, une pièce singulière : « C'est l'une des rares œuvres qu'on joue en ayant l'impression d'être à la fois soliste, tout en étant au cœur d'un souffle orchestral. C'est une œuvre qui fait plaisir. Elle fait du bien au corps et au cœur. » Pour interpréter la joie lumineuse de cet unique sextuor, les « Modi », Amaury Coeytaux, Loïc Rio, Laurent Marfaing, et François Kieffer se sont associés à deux autres musiciens : Hélène Clément à l'alto et Antoine Lederlain au violoncelle.