''Fantaisie Lyrique'' : Les coulisses de l'Opéra de Paris par Dorothée de Monfreid

Dorothée de Monfreid, autrice de bande dessinée et illustratrice jeunesse, s’est glissée pendant trois mois dans les coulisses de l’Opéra de Paris pour raconter la mise en scène de ‘‘L’Enfant et les Sortilèges’’, œuvre musicale de Maurice Ravel sur un texte de Colette. Elle en tire un album intitulé ‘‘Fantaisie lyrique’’, publié chez Charivari (Dargaud).

« Ce qui m’a le plus surprise, c’est la quantité de gens, de travail, et d’excellence qu’il faut pour aboutir à ce qu’on voit sur scène », confie-t-elle, fascinée par l’effervescence des ateliers, des répétitions et des décors. Sa BD ne se limite pas à une simple retranscription : elle mêle documentaire, biographie croisée de Ravel et Colette, et éléments autobiographiques. « C’est un art qui passe par un processus artisanal », souligne Dorothée de Monfreid, admirative du travail collectif nécessaire à la création d’un spectacle.

L’album alterne les teintes : rose pour les souvenirs d’enfance, orange pour le présent, et retrace son immersion dans les deux salles de l’Opéra de Paris : Garnier et Bastille. L’Opéra Bastille, qu’elle qualifie de « vaisseau de science-fiction », impressionne par ses dimensions et sa technicité. « La scène en elle-même est un espèce de monte-charge immense qui peut monter un camion », décrit-elle. À l’inverse, Garnier offre un cadre plus ancien et luxueux : « Il y a beaucoup de bois, ce ne sont pas les mêmes matériaux. Il y a un côté très très luxueux. »

L’œuvre choisie, ‘‘L’Enfant et les Sortilèges’’, occupe une place particulière dans son parcours. Elle l’écoutait enfant, sur les genoux de sa mère, et son attachement à cette fantaisie lyrique transparaît dans chaque page. C’est une œuvre très différente de tout ce qui s’est fait en opéra : entrée au répertoire en 1939, elle est courte et intègre tous les styles populaires de l’époque avec beaucoup d'humour.