Les ‘‘Wonder Women’’ de Christina Pluhar
date 17/05/2024 - 15:35 | micro_reportage Charlotte Latour
La cheffe d'orchestre autrichienne et spécialiste du baroque, Christina Pluhar, se félicite de voir que les inégalités femmes-hommes se gomment. Mais elle rappelle qu'une femme musicienne a intégré pour la première fois l'Orchestre Philharmonique de Vienne en 1997, ou encore que l'Afghanistan a interdit l'école aux filles il y a 2 ans. Les droits des femmes sont donc encore en question. Et ce nouvel album s'empare de ce thème universel.
© Michal Nowak
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Les ''Wonder Women'' de Christina Pluhar
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110 secondes d'hommage aux femmes musiciennes. Sur son nouvel album, ‘‘Wonder Women’’, la cheffe autrichienne Christina Pluhar s'entoure des instruments anciens de son ensemble, L'Arpeggiata, pour puiser dans le répertoire baroque italien et dans les musiques traditionnelles d'Amérique du Sud, des airs composés par des femmes en Italie au XVIIe siècle, ou des airs qui parlent de femmes, comme dans le titre qui ouvre l'album ‘‘La Bruja’’, la sorcière. Christina Pluhar livre cette explication surprenante : « à l'époque, on appelait ‘‘bruja’’, sorcière donc, toutes les femmes qui sortaient de l'ordinaire, qui ne voulaient pas se soumettre aux règles, qui voulaient vivre des vies indépendantes, être libres. Les hommes appelaient ces femmes ‘‘bruja’’. »
« Il y a toujours eu des époques où la femme avait des droits, pouvait vivre librement et prendre des décisions, mais souvent les hommes sont intervenus pour que cela change », constate la cheffe, précisant qu'au XVIIe siècle en Italie, « l'éducation était réservée aux hommes, sauf chez quelques familles d'artistes comme celles de Barbara Strozzi et Francesca Caccini, présentes sur l'album. Les deux ont grandi dans des palais assez extraordinaires. Le père de Francesca Caccini, Giulio, était un grand compositeur, il a tenu à donner à ses filles une solide éducation musicale, et cela a mené Francesca vers une belle carrière. Quant à sa consœur Barbara Strozzi, elle a encore plus composé ! En tout cas, ce n'est pas grâce à #MeToo que j'ai découvert ces compositrices femmes du XVIIe siècle. Mais il faut reconnaître que ce sont des questions qui nous travaillent beaucoup en ce moment ».
L'album ‘‘Wonder Women’’ de Christina Pluhar est paru chez Erato.
Christina Pluhar et son ensemble L'Arpeggiata sont en concert à Saint-Michel dans l’Aisne le 2 juin, et à Vivoin dans la Sarthe (où a été enregistré l’album) le 4 juillet.
« Il y a toujours eu des époques où la femme avait des droits, pouvait vivre librement et prendre des décisions, mais souvent les hommes sont intervenus pour que cela change », constate la cheffe, précisant qu'au XVIIe siècle en Italie, « l'éducation était réservée aux hommes, sauf chez quelques familles d'artistes comme celles de Barbara Strozzi et Francesca Caccini, présentes sur l'album. Les deux ont grandi dans des palais assez extraordinaires. Le père de Francesca Caccini, Giulio, était un grand compositeur, il a tenu à donner à ses filles une solide éducation musicale, et cela a mené Francesca vers une belle carrière. Quant à sa consœur Barbara Strozzi, elle a encore plus composé ! En tout cas, ce n'est pas grâce à #MeToo que j'ai découvert ces compositrices femmes du XVIIe siècle. Mais il faut reconnaître que ce sont des questions qui nous travaillent beaucoup en ce moment ».
L'album ‘‘Wonder Women’’ de Christina Pluhar est paru chez Erato.
Christina Pluhar et son ensemble L'Arpeggiata sont en concert à Saint-Michel dans l’Aisne le 2 juin, et à Vivoin dans la Sarthe (où a été enregistré l’album) le 4 juillet.
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