La législation au secours des aidants

On estime à 8 à 11 millions le nombre de français qui s'occupent chaque jour d’un parent âgé, d’un conjoint malade ou d’un enfant en situation de handicap. Longtemps invisibles, ils ont vu leur rôle enfin reconnu par la loi depuis 2020. La réforme leur accorde désormais plusieurs droits destinés à mieux concilier leur vie personnelle et cette mission souvent éprouvante d'accompagnement d'un proche en perte d’autonomie.

Lisa Merioud, rédactrice en chef adjointe du magazine Bien-être et Santé, salue des avancées notables : « Parmi les mesures phares figure le congé proche aidant, indemnisé par l’assurance maladie à hauteur d’environ 60 euros par jour. Un dispositif qui marque une étape importante dans la reconnaissance du temps et de l’énergie consacrés à un proche dépendant. »

Autre avancée essentielle : le droit au répit, permettant à l’aidant de souffler quelques jours pendant que la personne aidée est accueillie en établissement ou bénéficie d’une aide à domicile. Une mesure conçue pour prévenir l’épuisement physique et mental.

La loi prévoit également la possibilité de valider des trimestres de retraite pour les personnes ayant dû réduire ou interrompre leur activité professionnelle. Lisa Merioud précise que pour y accéder, « il faut s’affilier gratuitement à l’assurance vieillesse des aidants ». Ces périodes d’absence sont désormais reconnues dans le calcul de la retraite.

Enfin, des formations spécifiques et des associations d’écoute et d’accompagnement complètent ce cadre rénové. Elles permettent aux aidants d’acquérir des compétences, d’échanger sur leurs difficultés et de rompre l’isolement. Ces mesures constituent une étape importante dans la reconnaissance d’un engagement quotidien, essentiel mais souvent silencieux, au cœur du lien social.